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Luis Resto, un combat pour la vérité

RESTO
Billy Collins Jr (à gauche) subira le lourd matraquage de Luis Resto (à droite) pendant dix rounds. Sous les gants du portoricain, du plâtre de Paris…

Après une petite pause, Choisy Boxe remet les gants au beau milieu de cet été caniculaire ! D’abord pour vous souhaiter d’excellentes vacances et aussi pour vous inviter à nous adresser vos commentaires, réactions et messages. Ensuite pour saluer (une fois n’est pas coutume…) les directions des programmes de L’Equipe 21 et d’Arte. Ces deux chaînes de télévision ont récemment programmé deux documentaires exceptionnels consacrés à la boxe. Le premier, Assault in the ring, diffusé le 10 juillet dernier sur l’Equipe 21, m’a bouleversé. Il raconte la douloureuse histoire de Luis Resto, un ancien champion portoricain des mi-moyens, qui a littéralement détruit son adversaire, le grand espoir américain Billy Collins Jr le 16 juin 1983 au Madison Square Garden. Ce jour-là, le combat vedette opposait le légendaire Roberto Duran – « mains de pierre » – à  Davey Moore, le même qui affrontera Louis Acariés à Paris en décembre 1984. Collins était le grand favori du combat. Il n’avait que 21 ans et une carrière prometteuse devant lui. Resto, boxeur plus expérimenté, ne devait pas l’inquiéter. Pourtant, c’est lui qui remportera le combat après avoir lourdement matraqué son adversaire pendant 10 rounds. L’explication ? Son entourage – dont le sulfureux coach Carlos « Panama » Lewis – avait retiré une bonne partie du rembourrage des gants et appliqué du plâtre de Paris sur ses bandages. Transformant ainsi les mains de Resto en armes fatales. Des mains pour tuer. Défiguré, à demi aveugle, dépressif, Collins sombra dans l’alcool. Le 6 mars 1984, il s’écrase, au volant de sa voiture, sur le mur d’un tunnel, près de chez lui, dans la banlieue de Nashville. Resto et Lewis passeront un peu de temps en prison. Assault in the ring retrace l’émouvant combat du boxeur portoricain sur le chemin de la rédemption. Après avoir nié son implication dans la tricherie, il reconnaît sa responsabilité et trouve le courage de demander pardon à la famille de Collins et aussi à sa propre famille auquel il avait caché la vérité. On sent, chez lui, tout le poids de la culpabilité qui le ronge depuis des années et dont il ne peut se débarrasser qu’en sortant du mensonge. Un combat contre soi-même, exemplaire pour nous tous. L’autre documentaire, diffusé sur Arte, est l’incontournable When we were kings, réalisé par Léon Gast, oscar du meilleur documentaire, qui retrace la formidable histoire du championnat du monde historique entre Ali et Foreman le 30 octobre 1974 à Kinshasa (Zaïre). On y croise, dans une ambiance déjantée, James Brown, l’inamovible Don King, Mobutu et sa toque en léopard, le jeune et brillant Larry Holmes, BB Kings, The Spinners, Myriam Makeba, le regretté Normal Mailer… Un film qui restitue avec brio l’extraordinaire combat des afro-américains pour les droits civiques, la mobilisation des artistes noirs et l’engagement politico-sportif de Mohamed Ali. A voir et à revoir.

Nasser NEGROUCHE

Cliquez ici pour voir le film When we were kings

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