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Laidoudi, 26 ans déjà…

L'une des rares photos du regretté Abdel Laidoudi, serviette autour du cou après un combat.
L’une des rares photos du regretté Abdel Laidoudi, serviette autour du cou après un combat.

C’était un colosse aux cheveux mi-longs et à la moustache gauloise. Regard hypnotique et sourire de play-boy. Un tendre gladiateur dont le visage évoquait  celui de l’acteur Tom Selleck, le héros de la série TV Magnum. Je le revois encore, dans son short Adidas rouge et blanc, s’échauffant à la manière sud-américaine, avec une balle de tennis qu’il faisait rebondir sur le sol, une main après l’autre, tout en tournoyant autour. Il avait une certaine nonchalance dans le geste. Une fausse lenteur qui déconcertait ses adversaires sur le ring. Car, lorsque ses coups jaillissaient, ils étaient redoutables. Précis, tranchants, puissants. Remarquable poids mi-lourd, le très regretté Abdel Laidoudi, mort tragiquement en 1987, était une force de la nature.  Il frappait des deux mains, voyait clair et avait une belle boxe. Je me souviens aussi de la variété  de son jeu défensif : esquives, pas de côté, retrait du buste, blocages… Intelligent et courageux, il opposait une belle résistance à Loucif Hamani, dont il partageait les origines kabyles, lors des séances de mises de gants. Un soir, il lui avait d’ailleurs fêlé la côte d’un lourd uppercut au corps. Un accident malheureux qui avait contraint Loucif à annuler son combat contre Jacques Chinon, ex-champion de France des poids moyens, au début des années 80. Mais ce n’est pas l’image du guerrier charismatique que je conserve de Laidoudi. Pour ma part, je garde de lui le souvenir d’un homme doux et affable qui n’oubliait jamais de saluer le gamin que j’étais au début de chaque entrainement. Je suis certain que toux ceux qui l’ont bien connu, notamment  Lakhal Djellal, Khaled Lasbeur, Madjid Izouaouene, Loucif Hamani, Abdel Debah, Madani Medjani et tant d’autres auront une pensée pour lui.

Nasser NEGROUCHE

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