Site icon Choisy Boxe

Retour à froid sur la soirée de Levallois

Chacun s’accorde à le reconnaître : la 1ère édition du grand événement pugilistique Fight and Furious, organisé par le très entreprenant promoteur français Malamine Koné, a tenu toutes ses promesses. Le 12 mars dernier, au Palais des Sports Marcel Cerdan de Levallois, dans une salle comble, le Noble Art a définitivement reconquis le coeur du public parisien. Un retour en force qui s’explique principalement par la crédibilité des oppositions proposées, la qualité des boxeurs retenus et une organisation sans failles. Même si, on peut déplorer l’extrême longueur du programme qui a prolongé la soirée jusqu’à une heure très avancée. Ainsi, le malheureux Patrick Bois, qui faisait le dernier combat, aura disputé son championnat d’Europe face au Russe Igor Mikhalkine devant une salle à moitié vide… De nombreux spectateurs, fatigués, affamés et ne voulant pas louper le dernier métro, s’étaient déjà carapatés.

Garrido fait le show

Hormis cet aspect, qu’il conviendra de corriger à l’avenir, ce fut une réussite sur toute la ligne ! Paradoxalement, ce ne sont pas les têtes d’affiche qui ont fait exploser l’applaudimètre ce soir-là. Le clou du spectacle aura incontestablement été l’intense confrontation, dans les poids légers, entre le spectaculaire combattant marseillais Rénald « Lion’s Heart » Garrido et l’ex-médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Pékin (2008), le Nordiste Daouda Sow, jusque là invaincu. Déchaîné, le guerrier provençal boxait avec la hargne d’un champion mexicain né dans les taudis de Culiacan. Prêt à mourir sur le ring, nullement impressionné par le palmarès vierge de son adversaire, exerçant un pressing constant sur ce dernier. C’est la première fois, depuis très longtemps, que j’ai vu des rangs entiers de spectacteurs, connaisseurs et profanes réunis, bondir spontanément de leurs sièges, dans un même mouvement, pour encourager et applaudir Garrido. On peut remercier ce boxeur, au-delà de sa performance sportive (victoire aux points), pour l’ambiance de folie qu’il a suscité autour du ring de Levallois.
Autre temps fort de cette soirée riche en émotions, le choc entre le valeureux gladiateur de Noisy-le-Grand Samir Kasmi et le très talentueux Yvan Mendy qui se disputaient la ceinture internationale WBC, également dans la catégorie des poids légers. Un affrontement « naturel », sans faux semblants ni précautions, qui a enfiévré le public et réconcilié les amateurs de boxe avec la magie de ce sport. Malgré sa défaite par KO à la 9ème reprise, Kasmi a été salué comme un champion par la foule. L’explication est simple : le public sait que ce boxeur, comme Garrido, a tout donné, sans jamais tricher, lui procurant ainsi des émotions uniques.
Et c’est peut-être cela la recette du succès de MK Events : organiser les rencontres attendues entre les meilleurs boxeurs d’une même catégorie, permettre que des combats équilibrés départagent les champions et reconquérir ainsi la confiance du public. Ces dernières années, à force de petits arrangements, de carrières ultra protégées, de combines en tous genres, la boxe avait perdu sa crédibilité. Ecoeurés par les faux combats entre de pseudo champions nationaux et des boxeurs venus d’Europe de l’Est ou d’ailleurs, souvent presque quadragénaires et abonnés aux défaites, les Français avaient fini par se détourner de notre sport. Heureusement, Malamine Koné rompt avec ces mauvaises habitudes et redonne ainsi tout son crédit à la boxe tricolore. Qu’il en soit remercié.

Nasser NEGROUCHE

Tous les résultats de la soirée du 12 mars
Quitter la version mobile