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Pouchet, 30 ans déjà…

C’est une coupure de presse du journal Le Parisien du lundi 16 novembre 1987. Cela fait bientôt 30 ans jour pour jour… Un peu jauni par le temps, l’article sent bon le vieux papier et claque sous les doigts lorsqu’on le déplie avec trop d’empressement. Page 30, rubrique Sports Paris-Banlieue. Le journaliste, Bernard Laurent, fait le compte rendu des finales des Championnats de Paris qui se sont déroulées la veille, le dimanche 15 novembre 1987, au gymnase Max Rousié de la Porte Pouchet. Devant plus de 400 spectateurs précise l’auteur.
Trois informations majeures me frappent à la (re)lecture, trente ans plus tard, de cet article dont je me souvenais.
D’abord le titre :  « Rahilou, Negrouche, Rémini les meilleurs ». Sur les trois noms de boxeurs cités, deux correspondent à des licenciés du Boxing-Club de Choisy-le-Roi : celui du talentueux Djamel Rémini, souvent évoqué dans Choisy Box, et le mien. Le troisième, Khalid Rahilou, protégé du regretté Roger Thorel, extraordinaire professeur de boxe de Conflans Sainte-Honorine, une belle usine à champions, décrochera la ceinture mondiale chez les pro après avoir raflé tous les autres titres. A l’époque, Pouchet était un creuset de champions, une arène incontournable où nous devions faire nos preuves en affrontant les meilleurs pugilistes de notre catégorie de poids. Aucune dérobade n’était possible. Il fallait descendre dans la fosse aux lions pour démontrer la légitimité de nos ambitions sportives.
La deuxième information qui m’interpelle, c’est la photographie de notre frère d’armes Youssef Debah qui illustre cet article. La légende surtout : « Youssef Debah (BC 1er et 2ème )…. ». Youssef est donc devenu champion de Paris sous les couleurs de ce grand club parisien dirigé à l’époque par le mythique Jean Bretonnel alias Monsieur Jean. Je me souviens d’ailleurs de son sympathique prévôt, Michel Boivin, qui devait certainement être dans le coin de Youssef ce jour-là. Rappelons que notre champion, formé par Monsieur Teissonnières, deviendra également champion de France des poids lourds sous la houlette de Bretonnel.
Troisième point d’accroche : la qualité des combats et la maîtrise technique des boxeurs. Ainsi que l’écrit le journaliste : « Dix-sept combats au menu, passionnants, exaltants et d’un excellent niveau technique d’ensemble ». Il est rare aujourd’hui de retrouver sur un ring, même au plus « haut-niveau » (on se demande parfois ce que cette expression signifie à présent…), une telle maestria. Mieux formés, par de vrais professeurs de boxe d’une très grande compétence, la plupart des compétiteurs connaissaient leurs classiques et faisaient honneur à leurs clubs par leur comportement sur le carré magique. Les combats étaient aussi impressionnants par le niveau d’engagement des boxeurs. On se livrait pleinement. Chacun à sa manière, avec son style, ses atouts physiques et psychologiques.
Ceux qui se souviennent de ce temps béni ressentiront certainement un petit frémissement au cœur en relisant les noms de certains boxeurs qui ont fait les belles après-midi de Pouchet : Benazza, Tonna, Chaïb, Rahilou, Marcho, Chappey, Akam… Une pensée amicale pour mon coriace adversaire, Rachid Drici (Le Mée Sports), boxeur très doué, fair-play et dont je garde un très bon souvenir.

Nasser NEGROUCHE

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