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Cédric Vitu : « Si je suis encore en vie, ce n’est pas pour rien : je serai champion du monde ! »

Dans quelques jours, le boxeur français tentera d’arracher le titre WBA des super-welters à l’Argentin Brian Carlos Castano. Au-delà de l’enjeu sportif, Cédric a rendez-vous avec son destin. Pour lui, le temps est venu de tenir l’émouvant serment fait à ses deux amis d’enfance, Anis et Taoufik, abattus à la kalachnikov sous ses yeux  le  16 juillet 2006 à Creil…

Le mental d’un boxeur est peuplé de secrets enfouis, de silences déchirants, de blessures éternelles, de cauchemars d’enfance et de rêves inavoués. C’est le vrai carburant des champions. Une mystérieuse énergie intérieure que rien ni personne ne peut endiguer. Cédric Vitu, le prodige de la boxe tricolore, multiple champion d’Europe des super-welters, élu meilleur boxeur du continent en 2017 et probable futur champion du monde de la catégorie est habité par ces forces célestes qui le portent depuis toujours. « Je sais que tout ce qui arrive maintenant ne doit rien au hasard. Si je dispute ce titre mondial, c’est pour une raison bien précise. Si je suis toujours en vie, c’est justement pour devenir Champion du Monde… », confie avec conviction et gravité le gaucher de Montataire.

Pour la mémoire de mes frères de cœur…

Ceux qui voyaient en lui une sorte de golden boy surdoué du Noble Art avide de trophées, de gloire et de dollars se trompent lourdement. Ou ne le connaissent pas vraiment. Cédric ne boxe pas pour l’argent, la reconnaissance médiatique ou la satisfaction de son égo. Depuis 12 ans, peu de temps après ses débuts dans les rangs professionnels en décembre 2005, Cédric boxe pour honorer la mémoire d’Anis et de Taoufik, ses deux amis d’enfance abattus sous ses yeux un soir d’été de l’année 2006 à Creil (Oise). Un épisode fondateur dans la construction de sa personnalité de champion. Lui-même aurait pu y laisser sa peau… « 28 douilles d’arme automatique ont volé autour de moi et j’aurai pu être à leur place… ».
Depuis cette tragédie, Cédric a donné un autre sens à son métier de boxeur, à sa vie. Il ne fait pas une carrière mais il façonne, jour après jour, un rêve de jeunesse : offrir à ses deux frères de cœur la ceinture de champion du monde. Car c’est pour eux qu’il endure, depuis toutes ces années, tant de sacrifices, qu’il s’impose autant de privations et de rigueur à l’entraînement. « Oui, c’est vrai… Pour moi, c’est presqu’un devoir de devenir Champion du Monde car je sais que, de là où ils sont aujourd’hui, ils veillent sur moi comme ils le faisaient avant de partir. Je pense que ce sont mes anges gardiens », expliquait déjà Cédric Vitu, à Choisy Boxe, en mars 2016. Aujourd’hui, à quelques jours de son Championnat du Monde contre l’invaincu Argentin Castano, le prodigieux gaucher de Montataire, fidèle à son serment, est toujours dans le même état d’esprit : « Si je suis encore en vie, ce n’est pas par hasard et ce n’est pas pour rien : je dois devenir Champion du Monde pour la mémoire d’Anis et de Taoufik… ». 

Nasser NEGROUCHE

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