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Un dimanche de boxe à Pouchet

A un moment, j’ai eu envie de monter sur le ring… Dimanche dernier, au gymnase Max Rousié de la Porte Pouchet, j’ai retrouvé l’ambiance des jours heureux. C’était la finale du championnat d’Ile-de-France. La voix grésillante du speaker dans le micro, l’odeur envoûtante de l’embrocation mentholée frottée à la main sur le corps des boxeurs, les cris du public en transe, l’inévitable trac sur les visages blêmes des compétiteurs, la chaleur des projecteurs braqués sur le carré magique… Dans la fièvre de cette après-midi de boxe, passé et présent se sont confondus dans une douce collision émotionnelle. Il y a 30 ans, nous défendions avec fierté les couleurs noire et jaune du Boxing Club de Choisy-le-Roi sur ce même grand ring surélevé et planté au beau milieu de la salle. Et pourtant, j’ai l’impression que c’était hier… Je n’avais pas vu autant de monde à Pouchet depuis longtemps. Une affluence réjouissante, réconfortante, joyeuse et populaire. Je prends toujours autant de plaisir à assister à des rencontres entre boxeurs amateurs ou même à des assauts de boxe éducative. Les gestes me semblent toujours mieux exécutés que chez la plupart des pro. Plus purs, moins prétentieux. La technique est plus fine, plus académique, dénuée de toute superficialité. Et, dimanche dernier, j’ai apprécié les démonstrations convaincantes de plusieurs talents naissants dont celle du jeune Milan Prat, sociétaire du Neuilly-sur-Marne Boxing Club, dans les moins de 69 kgs, au style élégant et fluide comme celui des champions sud-américains. J’ai aussi savouré le récital offert par le brillant Adem Medj, poids plumes du RO Gargan à la superbe vista, malheureusement arrêté par le médecin à la troisième reprise à cause d’une arcade sourcilière profondément ouverte. La relève est assurée ! Mais le spectacle n’était pas que sur le ring. Dans les gradins aussi, il y avait beaucoup d’émotion… Les retrouvailles, entre anciens du club mais aussi camarades d’autres écoles de boxe ont fait tressaillir nos coeurs. Nous sommes comme les rescapés incrédules d’un naufrage, à jamais soudés par l’épreuve traversée en mer. Des frères de combat et d’esprit. Mais qui peut le comprendre vraiment ?

Nasser NEGROUCHE

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