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Mort de Mohammed Ali : le papillon s’est envolé !

La boxe est en deuil. Les boxeurs pleurent. Partout dans le monde, les coeurs des damnés de la terre saignent. L’icône mondiale de la boxe, le légendaire Mohammed Ali, est décédé cette nuit à Phoenix. Hospitalisé pour des difficultés respiratoires, le plus grand champion de tous les temps s’est éteint dans l’Arizona à l’âge de 74 ans. Il était entouré de plusieurs membres de sa famille dont 4 de ses 9 neufs enfants.
Champion olympique des mi-lourds à Rome en 1960, le protégé d’Angelo Dundee s’était emparé du titre mondial des poids lourds quelques années plus tard en mettant KO la terreur Sonny Liston (1964). Maître incontesté de la la catégorie, il offrira au public des affrontements spectaculaires face à Henry Cooper, George Chuvalo, Oscar Bonavena, Cleveland Williams, Jimmy Ellis, Ken Norton, Joe Frazier ou George Foreman. Fantasque, hyper médiatique, provocateur, il révolutionnera la boxe avec son incroyable style aérien et dansant sur le ring. Son sens inné du show déroutera également tous les observateurs.

Il portait l’espoir des plus faibles au bout des gants

Mais, au-delà de ses remarquables performances sportives, c’est la dimension politique du personnage qui restera dans les mémoires. Pacifiste, humaniste, opposé à la guerre US au Viet-Nam en 1967, Ali était pleinement engagé dans la lutte contre le racisme et les discriminations. Emprisonné, déchu de son titre pour avoir refusé d’accomplir son service militaire et de rejoindre les troupes américaines, il fera toujours passer ses convictions morales et spirituelles avant ses intérêts financiers.The Greatest était devenu, au fil des années, le porte-parole de tous les opprimés soumis à la domination des puissants : peuples colonisés et occupés, populations soumises à l’apartheid, à la ségrégation, au mépris. Converti à l’islam, il puisera dans sa foi profonde toute la force nécessaire au respect de ses engagements.
Honni par l’Amérique blanche et raciste, il était la fierté des minorités ethniques mais aussi des blancs épris d’égalité et de fraternité. Ses combats étaient une sorte de métaphore de l’émancipation des peuples colonisés, des communautés dominées. Ali boxait pour eux. Il puisait son énergie dans l’amour que lui portaient les plus faibles. Il portait de tout son coeur leur espérance de liberté au bout des gants. Chacun de ses succès sonnait comme une victoire contre la fatalité. Et redonnait à des millions et des millions de petites gens maltraitées, aux quatre coins du monde, la conscience de leur valeur. Ali nous laisse un héritage impérissable, un message immortel : la dignité humaine n’a pas de prix et rien ne saurait justifier que l’on y renonce. Ne l’oublions jamais.

Nasser NEGROUCHE

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