Ce devait être en 1982 ou 1983. On avait « organisé » à Choisy, comme on dit dans notre jargon pugilitique. Une grande soirée boxe, 100% amateur, avec Lakal Djellal, Madjid Izaouène, Abdel Debah et Benziane en vedette. Madjid m’a précisé récemment que son adversaire n’avait finalement pas été Thierry Chiche, remplacé au dernier moment. Dans la catégorie « Espoirs » de l’époque, on retrouve des noms bien connus : Medjani, Rouane, Pégase, Djaouni… J’apparais en « scolaires » (je devais avoir 14 ans) avec mes camarades Rémini, Camillo, Castanier (fils de notre ancien président)… J’étais le plus jeune de la bande. Les couleurs psychédéliques de l’affiche fleurent bon le début des années 80. Ricard imprimait les affiches en échange de la formidable publicité que le producteur de spiritueux tirait de l’événement sportif. A l’époque, les numéros de téléphone n’avaient que 7 chiffres et on pouvait réserver sa place au bistrot. Quelques semaines avant le gala, on sentait la tension monter dans la ville. Les combats étaient dans toutes les conversations. Avec les boxeurs de Choisy, le spectacle était assuré. Tout le monde le savait. La soirée se présentait comme une grande attraction populaire, familiale, fédératrice et bienfaisante pour tous. La boxe créait du lien entre les habitants de la ville et chacun tirait une fierté légitime de nos performances. Le sentiment d’appartenance à une même commune – qui abritait l’une des écoles de boxe les plus redoutables de France (et probablement d’Europe occidentale) – favorisait la cohésion sociale. C’était un autre temps. Un temps où nous pensions naïvement que le bonheur se trouvait au bout de nos poings…
Nasser NEGROUCHE
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