Choisy Boxe

Julien Teissonnières : « Je suis comme un jardinier qui taille ses arbres… »

Retrouvée au fond d’une vieille valise démodée et pleine de souvenirs décolorés, une double page du Parisien, à peine jaunie par le temps et qui sent bon le vieux papier. Soigneusement pliée en deux, tel un parchemin sacré, elle est datée du 25 mars 1993. C’est la rubrique « Les sports Régionaux » de l’édition val-de-marnaise du quotidien national, page VII exactement.
En haut, un article titré « Le Plessis affiche sa sérénité » qui parle de football. En bas à droite, il est  question d’un certain Marek Lesniewski du C.M Aubervilliers qui a remporté la première étape Mondeville-Notre-Dame-de-Gravenchon du Tour de Normandie. Côté actualité sociale, en page II, on apprend dans cette même édition, que la production reprend à Yoplait-Ivry  et que les pharmaciens du département poursuivent leur mouvement de grève pour protester contre la délivrance  des prescriptions au titre de l’assurance-maladie gratuite. Enfin, un gros titre fait la une de ce cahier intérieur : « Le père meurtrier aux assises ».  Le papier évoque le procès d’un meurtre passionnel sordide déguisé en crime de rôdeur à Nogent-sur-Marne.

« C’est ça mon dada ! »

Mais revenons à la page VII de ces pages locales. En bas, sur 4 colonnes, s’étale un article consacré à notre regretté professeur de boxe Julien Teissonnières. Sous la plume de Cécile Nangeroni, il est titré : « A 81 ans, il fait encore le coup de poing ». Malgré cette formulation pas très heureuse à notre goût, l’article révèle certaines informations intéressantes sur la carrière de Monsieur Teissonnières. Ainsi, il n’aurait disputé que 5 combats amateurs et serait passé professionnel à l’âge de 21 ans. Dans les rangs pro, il aurait livré plus de 75 combats avant d’être contraint de raccrocher les gants en 1936; après une blessure à l’oeil survenue au cour d’un combat à Elbeuf. Déchirement de la rétine.
En 1993, au moment où cet article a été publié, notre professeur enseignait la boxe depuis 50 ans. Un demi-siècle consacré à la pédagogie du Noble Art. Tous les jours (et même deux fois par jour le mercredi). Le dimanche étant consacré aux compétitions fédérales la première moitié de la saison et, souvent, aux retours des galas du samedi soir l’autre moitié. Un vrai sacerdoce, assumé avec patience et bienveillance. Sans jamais faiblir pendant toutes ces années de dévouement. « Avec mes sportifs, je suis comme un jardinier qui taille ses arbres ! Je vois les jeunes arriver, je les forme et ils se développent physiquement et mentalement sous mes yeux. C’est ça mon dada ! », confiait Julien Teissonnières à la journaliste du Parisien. Une passion qui a donné naissance à une belle forêt de boxeurs au BC Choisy-le-Roi.

Nasser NEGROUCHE

 

 

6 comments

  • Merci Nasser pour ton inlassable célébration des vertus partagées du BC Choisy et de tous ses acteurs (pas uniquement le Professeur!). Amitiés (de rugbyman! comme il est dit dans l’article du Parisien 😉

    • Merci à toi Jean-François, pour ton amitié fidèle et ta solidarité. Ta présence nous a manqué le 28 avril dernier… J’espère te revoir bientôt. Nasser

  • Bonjour a tous,

    Une vie bien rempli dans une société pleine de rebondissement une actualité du moment pas très réjouissante.

    il a porte haut ses convictions( le sport comme moyen pédagogique)
    une activité sportive pour construire l’individu une implication de tous les moments: des entrainements pour toute la semaine un accompagnement technique physique et mental quoi de mieux pour se sentir fort prés a affronte l’exigence de notre société et pour le mieux vivre ensemble.
    Oui! un homme qui a démontré toute au long de sa vie son implication pour la construction d’un homme mailleur.

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